Les objectifs macros me suivent depuis toujours. J’ai commencé avec l’ancien Sigma 105 macro, dont les pignons avaient à l’époque finit par lâcher (une maladie récurrente chez les Sigma en monture Sony à l’époque). J’ai eu par la suite les deux objectifs macro de chez Tamron, à savoir le 90 (90mm f/2.8 SP Di Macro) et le 180 (180mm f/3.5 SP Di LD), le premier étant depuis toujours resté dans mon sac photo, monté sur le Sony a7ii via la bague LAEA4.
De part mes sujets de prédilection, il va sans dire que le 90 (ou 100, ou 105) macro est de très loin l’objectif que j’utilise le plus. Les herpétos n’utilisent pas fréquemment le rapport 1:1, mais ils s’y en approchent régulièrement, et les 90 – 105 mm est une focale idéale pour nos cadrages usuelles et la taille des sujets, que ce soit en ASPC ou en FF.
A sa sortie, le Sony 90 était pour moi l’opportunité d’une belle mise à jour de cette focale, tout en évitant d’utiliser systématiquement la bague LAEA4. Sans passer par les bagues et en attendant les probables futures propositions de chez Sigma ou Canon, Sony est seul sur le créneau (accompagné il est vrai du 100 macro de chez Samyang). Les nombreuses éloges de la presse spécialisée (voir par ex. sa note DXO !) et un bon prix glané au gré de mes recherches ont fini de me convaincre de franchir le pas et de faire l’effort financier (important) pour acquérir ce 90 macro.
Les caractéristiques du nouveau Sony 90 macro
Le Sony 90 macro est un objectif relativement imposant est lourd. Avec une longueur de 130 mm pour 79 mm de largeur, et un poids de 602 g, ses dimensions le place au niveau des Canon 100 IS USM (123 x 78 – 625g), Tamron 90 USD (123×77 – 550g), heureusement loin derrière l’énorme Nikon 105 vr (790g!), mais bien devant le vieux Tamron 90 Di (400g).
Au final, l’encombrement revient donc à peu près au même entre le Sony 90 macro et le Tamron 90 Di monté sur la bague LAEA4. C’est le prix, très certainement, d’une formule optique plus complexe, de l’internal focus, de la motorisation Direct Drive, de la tropicalisation, ou encore de la stabilisation.
Au fait, pourquoi le stabiliser ? De toute évidence, l’ensemble des nouveaux hybrides FF sont partis pour être stabiliser depuis la sortie du Sony a7ii. Certes les stabilisations boitier + optique travaille de concert, mais n’aurait-il pas été plus opportun de proposer un objectif non stabilisé, afin de gagner quelques grammes et quelques mm en largeur ? On va dire que je chipote, mais on parle là d’un objectif utilisé environ… 365 jours par an…
Prise en main
Par ailleurs, le nouveau Sony propose une construction topissime. L’objectif est tout métal, les finitions sont parfaites et ça respire la solidité. Un doute subsiste toutefois à la vue de tous ces nouveaux objectifs. Dureront-ils aussi longtemps que peuvent le faire les objectifs plus anciens, tels que le Tamron 90 macro Di ou encore le Voigtlander 15mm, qui font l’impasse sur toute électronique ? Je ne préfère pas y penser…
Le fait que la mise au point soit interne est toutefois rassurant, à l’inverse du vieux Tamron ou Sigma qui étaient de vrais aspirateurs à poussières, à eau, et pire, à grains de sable (quels sont les possesseurs de 90 macro Di dont l’objectif ne grince pas un peu en bout de course ??)… Au final, l’objectif est bardé de nombreux joints d’étanchéité, et on a quand même le sentiment de pouvoir voyager tranquille (et c’est d’ailleurs ce qu’il va se passer !).
Fonctionnement
L’autofocus est, de son côté, plutôt rapide. En tout cas, c’est carrément une révolution par rapport à mon ancien Tamron, que ce soit sur l’a99 de l’époque (récente), ou aujourd’hui monté sur l’a7ii via la bague LAEA4. En mise au point spot, celui que j’utilise quasi exclusivement (et le pire réglage pour désorienter un autofocus), il reste toutefois pas mal de ratés et encore des pompages. J’ai noté cependant une meilleure accroche en milieu sombre (c’est-à-dire en pleine nuit) : l’objectif pompe encore, mais finit généralement par accrocher, là où l’ancien objectif n’y parvenait pas.
On apprécie la bague de mise au point, très agréable, et très pratique pour permuter rapidement, en un clic, de AF à MF. La bague de mise au point n’est pas mécanique mais électrique. Son utilisation reste toutefois très agréable et précise, d’autant plus que Sony a eu la très bonne idée de placer des butées en début et fin de course, ce dont il devrait s’inspirer pour l’ensemble de ces objectifs !
Un détail agaçant enfin, que l’on retrouve chez tous les macros que j’ai pu essayer. Pare soleil retourné, impossible d’accéder à la bague de MAP. Impossible donc de faire une rapide mise au point manuel sans d’abord faire la démarche d’installer ou de retirer le pare soleil. Dans l’urgence du moment, ce serait pourtant très utile !! Je ne sais pas, proposer nous des pares soleils échancrés !
Sur le terrain… 15 jours en Malaisie
J’ai pu recevoir à temps mon objectif deux semaines avant de partir pour 15 jours en Malaisie. Parfait ! Il a rapidement été dans le vif du sujet. J’ai pu à mon retour, profiter du résultat à l’écran. Et c’est très bon. Les tests l’annonçaient, il n’y a pas de surprise, l’objectif est excellent, ça pique très fort, le contraste est là, les couleurs aussi. Voici sans attendre une série d’exemples.
Contrairement au Tamron 90, je ne retrouve pas d’aberrations chromatiques, même à pleine ouverture. Le bokeh me semble doux et progressif, mais je ne suis pas expert dans le domaine. Vous trouverez ci-dessous quelques photos pour illustrer.
L’AF parvient à accrocher même dans les conditions les plus sombres. Et l’objectif pique fort, très fort !
Points positifs et points négatifs
Points positifs :
- qualité optique au top
- construction impeccable
- tropicalisation
- mise au point interne
Points négatifs :
- la stabilisation optique était-elle indispensable
- l’encombrement est limite
- le prix
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